Bio

Evaluation des systèmes de production

 

Les programmes développés proposent de rechercher des critères d’évaluation objectifs pour les  systèmes de production biologiques (éventuellement biodynamiques). Des réseaux de parcelles sont donc constitués soit pour comparer les systèmes de production entre eux par rapport à un système conventionnel, soit pour évaluer des dispositifs spécifiques de lutte Bio contre des maladies ou tester des alternatives à des traitements interdits.
Les comparatifs mis en place permettront d’acquérir des données à la fois viticoles mais aussi œnologiques afin de faire des évaluations de « la vigne au verre ».
Des nouvelles approches analytiques dites « globales » ou « holistiques » ont été étudiées dans le cadre de cette opération.
La problématique de la présence de résidus phytosanitaires, mise en évidence par le programme SECURBIO, sera prise en compte dans le cadre de cette opération. Ce projet a été reconnu comme prioritaire par le CNAB.

Derniers résultats acquis

Evaluation pour les systèmes de production biologiques

Le programme national permettant de rechercher des critères objectifs d’évaluation pour les systèmes de production biologiques (éventuellement biodynamiques) en comparaison au système de production conventionnel est terminé, sa dernière année n’a pas été mise en place car les financements n’ont pas été reconduits.
Un petit réseau de parcelles avec des comparaisons viticulture raisonnée / biologique / éventuellement biodynamique (selon les sites) a été constitué depuis 2012 et un facteur œnologique est testé chaque millésime pour mesurer l’impact des différents systèmes de production. En 2013, la nutrition azotée de la vendange a été étudiée. En 2014, c’est la fermentation spontanée ou dirigée par levurage qui a été testée. A ce jour, il n’a pas été mis en évidence d’écart important au niveau des indicateurs viticoles et œnologiques communs à tous les sites comparables.

Une autre approche est celle des analyses dites « globales » du type cristallisation sensible qui sont  évaluées sur des échantillons « vigne » et/ou « vin ». Après plusieurs années d’études, il apparait  que la répétabilité de ces analyses n’est pas satisfaisante, sauf dans de très rares cas. Même dans ces cas-là, il n’a pas été possible de relier les interprétations du laboratoire d’analyse globale aux indicateurs œnologiques ou viticoles mesurés. Le type de résultats (analyse d’image) est très dépendant du laboratoire et de l’expertise du réalisateur, avec un vocabulaire parfois difficile à traduire en langage scientifique reconnu. Des présentations des résultats acquis sont en cours dans les régions en liaison avec les partenaires. Une synthèse a déjà été réalisée en Beaujolais, regroupant les aspects agronomique, œnologique, économique et environnemental.  Les modalités raisonnée et biologique, comparée à une modalité conventionnelle, permettent de réduire l’IFT de façon significative. Les résultats obtenus permettent de mettre en évidence une diminution de la vigueur et du rendement des ceps sur la modalité raisonnée et, de façon plus marquée, sur la modalité biologique, en lien principalement avec l’entretien du sol et, certaines années à forte pression parasitaire, au développement des maladies. Les analyses classiques sur les raisins montrent peu de différences entre les modalités étudiées. L’enherbement joue un rôle favorable sur les indicateurs biologiques de la qualité du sol. La nutrition potassique est plus faible sur la modalité biologique, ce qui se traduit par un effet sur l’acidité des moûts et des vins. Le système de production n’influe pas sur les différences entre levurage et non levurage. Lire l’étude

L’expérimentation se poursuit sur des financements professionnels mais en ne conservant que les 2 modalités : raisonnée et biologique. Un point d’étape est prévu en 2018-2019.

Réseau d’observations de parcelles « bio »

Un programme régional a permis de mettre en place un réseau d’observations et d’expérimentations sur des parcelles « bio » en Aquitaine  (RESAQ VitiBIO). Ce réseau est coordonné par l’IFV et la Chambre d’Agriculture de la Gironde depuis 2011 et fédère des acteurs aquitains du bio (associations, chambres, conseil privé…). A terme, le réseau a pour objectif d’être un outil opérationnel pour développer des solutions en bio à partir de résultats positifs obtenus en amont (protection, travail du sol, innovations, une déclinaison sur des aspects œnologiques est en perspective…). En 2014, l’évaluation de l’utilisation de deux produits de biocontrôle homologués en AB contre la pourriture grise a été mise en place sur 18 sites au sein de différents vignobles (Bordelais, Bergeracois, Madiran, Buzet…), sur de grandes parcelles (réalisation des applications par le viticulteur). Les résultats finalement obtenus sont peu concluants car la pression botrytis s’est révélée faible : seuls quelques sites présentaient plus de 20% de grappes touchées par la pourriture, avec des efficacités très variables.

Pour l’année 2015, le groupe de parcelles d’essai a été maintenu mais une fois de plus la pression est restée faible jusqu’à quelques jours avant les vendanges. Dans ces conditions les résultats d’efficacité sont partagés : sur les 9 parcelles où le Botector® a été appliqué, seule 1 parcelle montre une différence significative avec le témoin non traité. Pour l’Armicarb®, 2 sites sur 7 montrent une différence. Des indices ont été spécifiquement créés et calculés à partir des préconisations d’emploi des produits et leur existence autour des traitements. Pour le Botector®, 2 grands thèmes ont été investigués : la météorologie avec le calcul des plages horaires où l’humidité relative et la température étaient favorables au développement de l’agent de bio-contrôle ; l’emploi de produits phytosanitaires (cuivre, soufre) qu’il faut éviter 3 jours avant et 3 jours après l’application.

Pour l’Armicarb®, les indices se sont concentrés sur les précipitations et l’humidité, présentées comme les facteurs clés du mode d’action du produit. Les indices font intervenir les humidités relatives, les cumuls de pluies et les heures de rosée.
La confrontation des indices avec les résultats d’ « efficacité » des produits en 2015 sur le réseau n’a pas donné de corrélations pertinentes car le jeu de données (peu de parcelles très touchées) était trop faible pour 2015. Néanmoins ces indices seront intéressants en application sur les 3 années du projet et un jeu de données plus conséquent.

L’année 2016 marque la dernière saison d’essais, la pression est faible et proche de 2015 et 2014… Les résultats obtenus confirment les résultats des autres années, à savoir des efficacités faibles mais régulières pour l’Armicarb et des résultats majoritairement nuls ou très variables du Botector. Pour 2017, le réseau s’oriente vers la modulation des doses de cuivre pour lutter contre le mildiou.

Impact de préparations biodynamiques : BIODYNAVIN

Un nombre croissant de viticulteurs BIO, ou en conversion, est intéressé par l’utilisation de préparations biodynamiques (bouse de corne, silice de corne).
Les viticulteurs qui utilisent déjà ces techniques observent de façon empirique une amélioration au niveau du fonctionnement de leurs sols, une résistance accrue des vignes au stress hydrique, une croissance plus harmonieuse de celles-ci et donc une maturation plus homogène et plus aboutie des baies. Des expérimentations menées en Suisse pendant 20 ans confirment une amélioration de la structure et une augmentation de la biodiversité au niveau du sol, lorsque des préparations biodynamiques sont utilisées. En revanche, personne encore n’avait étudié de manière approfondie l’impact sur la biodiversité levurienne au niveau des raisins, ou sur les qualités analytique et organoleptique du vin.

Le projet est prévu sur plusieurs millésimes (2016 à 2019), l’objectif est de mesurer scientifiquement l’impact des deux préparations biodynamiques de base sur les populations fongiques des raisins et d’étudier l’impact qualitatif sur les vins obtenus. Les dispositifs expérimentaux ont été installés chez des vignerons dont les pratiques sont déjà biologiques. Les premiers résultats ne montrent pas d’influence de l’application des préparats biodynamiques, ni sur la diversité fongique des parcelles étudiées, ni sur les vins, tant au niveau analytique que sensoriel. Il faut préciser que le dispositif expérimental a été partiellement endommagé par les gelées en 2016 et 2017 et par le développement du mildiou sur inflorescences en 2018. De ce fait, nous avons ajouté le millésime 2019 à l’étude.

Protection du vignoble en bio

L’architecture du réseau et les premiers résultats contre le botrytis ont été présentés lors du salon Millésime Bio en janvier 2015 : intervention filmée et diffusée sur la chaîne Youtube de l’IFV. Voir  
Les résultats ont notamment fait l’objet d’un mémoire de fin d’études : B.Pestourie, Bordeaux Sciences Agro (2014) et B.Bleye, Purpan (2015).

Une synthèse des résultats sur les essais biocontrôle / Botrytis a été présentée lors du Salon Vinitech à Bordeaux en décembre 2016 par les 2 animateurs du RESAQ VitiBIO (Davidou et Aveline).

Des essais « individuels » plus restreints ont été réalisés par certains partenaires sur d’autres thématiques de protection (argile contre les tordeuses, micro-doses de sucre contre le mildiou…) pour prospecter les futures réalisations d’expérimentation du réseau. En outre, une enquête en ligne « protection de la vigne en bio » a été réalisée auprès des viticulteurs bio aquitains (132 réponses, 15% de retours) et a donné lieu à une synthèse diffusée sur la page web RESAQ VITIBIO du site Vinopole.fr. Cette enquête récapitule les grandes tendances du millésime écoulé : les maladies et ravageurs présents, la protection réalisée (doses de cuivre, passages…), la satisfaction du viticulteur ou encore le recours à des alternatives.
La restitution de l’enquête a fait l’objet de « fiches résultats » chaque année dans l’Union Girondine des Vins de Bordeaux. Ces fiches sont aussi téléchargeables sur la page web RESAQ VITIBIO.

Contamination croisée conventionnelle / bio

En viticulture biologique, des questions relatives aux contaminations fortuites avec les produits phytosanitaires sont souvent posées. En effet, les vins biologiques ne sont pas totalement exempts de résidus. Or, leur détection dans les vins biologiques, entraîne une enquête de la part des organismes certificateurs (OC) afin de déterminer si leur présence est fortuite (absence de responsabilité de l’opérateur) ou non fortuite (fraude ou mauvaise gestion de la mixité), laquelle peut entraîner un déclassement du lot concerné en conventionnel.
Par ailleurs, se pose également un problème de crédibilité et de compréhension vis à vis du label bio. Depuis 2017, l’IFV recherche les origines des contaminations croisées, dans les vins biologiques au travers de deux projets régionaux. Le projet ITIVITIBIO, mené en PACA en partenariat avec la CA 84 et le GRAB, prévu sur 3 ans prend en compte les contaminations croisées entre vignes conventionnelles et vignes bio (accumulation dans la plante et les sols due aux traitements antérieurs, dérive des parcelles voisines, contaminations potentielles par des engrais). Le projet Qualvinbio, prévu également sur 3 ans, est mené en Région Nouvelle Aquitaine en partenariat avec le SVBNA et évalue les risques de contaminations croisées liés à la mise en commun d’équipements de cave entre des vinifications bio et conventionnelle (cas des ateliers mixtes, caves coopératives ou prestataires de service). Les attendus de ces deux projets sont une meilleure gestion du risque résidus tout au long de la chaîne viti-vinicole et la production de vins biologiques, dont la qualité sanitaire correspond à l’attente des consommateurs.

Un nouveau programme a été déposé en Occitanie pour mieux comprendre l’origine de résidus dans certains vins biologiques comme l’acide phosphonique et le phtalimide.

Les partenaires

SICAREX Beaujolais, INRA Colmar, BIVB, SVBA, CA 30, CA 71, Agrobio-Périgord, Vinitis Bio, BLE, Alterma Madiran, CA 33, CA 24, CA 64, CA 47

Bioprotection et gestion des fermentations alcooliques en bio

Ce document fait la synthèse d’un travail réalisé dans le cadre du projet de recherche ” Maîtrise et gestion innovantes des populations microbiennes en bio”. Il vise à proposer des solutions alternatives, efficaces au sulfitage pré-fermentaire, via la mise en œuvre de pratiques de bioprotection.

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Viticulture : la preuve par 3

Cet essai, mis en place en Beaujolais sur vigne étroite, a pour objectif d’obtenir des références et de comparer les impacts d’une viticulture conventionnelle, raisonnée et biologique sur différents indicateurs : agronomiques, œnologiques, environnementaux et économiques.

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Premiers résultats sur le biocontrôle et la pourriture grise

Site internet

Retrouvez les résultats du Résaq bio, Réseau aquitain d’expérimentation et d’observation en viticulture bio, sur le site de l’IFV Bordeaux

Publications

Communications techniques et vulgarisation

  • Magali Grinbaum 2018« Résidus phytosanitaires dans les vins : état des lieux et expertise » Congrès OIV 2018
  • Aveline N., Davidou L. 2017. Utiliser les produits de biocontrôle pour protéger la vigne contre la pourriture grise en viticulture biologique: résultats des essais menés dans le RESAQ Vitibio, Union Girondine des Vins de Bordeaux. pp. 53-54.
  • Aveline N. 2016. Fiche synthétique ENQUETE « protection du vignoble en bio » Aquitaine 2015, fiche téléchargeable.
  • Aveline N. 2016. Le cuivre en viticulture biologique : Retour sur les pratiques en Aquitaine Enquête RESAQ-VitiBIO, Présentation au Salon Rendez Vous Tech&Bio Aquitaine 2016, Montagne (France).Aveline N. 2016. Synthèse enquête protection en viticulture bio en Aquitaine 2015 RESAQ VitiBIO sur Vinopole.com.
  • Aveline N., Davidou L. 2016. Le biocontrôle pour lutter contre la pourriture grise : Exemples de projets girondins, Présentation au Forum des innovations Salon Vinitech Bordeaux 2016, Bordeaux (France).
  • Aveline N., Davidou L., Duffau L., Bley B. 2016. Gestion du Botrytis en Bio : Utilisation de produits de biocontrôle dans le cadre du RESAQ VitiBIO, Présentation aux journées viticulture de l’ITAB, Blanquefort (France).
  • Cottereau P. 2016.Intérêts des méthodes globales ou holistiques pour l’évaluation de la qualité des vins – Cristallisation sensible, VINITECH 2016.
  • Cahurel J-Y, 2016. De la vigne au verre : Synthèse des comparaisons de systèmes de production sur le site de la Sicarex Beaujolais. Janvier 2016 –  Journée technique dans le cadre des  Portes ouvertes Sicarex Beaujolais
  • Cottereau P, 2016. De la vigne au verre : Intérêt des méthodes « globales » ou « holistiques » pour l’évaluation de la qualité des vins. Jan 2016  –  Journée technique dans le cadre des  Portes ouvertes Sicarex Beaujolais
  •  Aveline N., 2015. Présentation des premiers résultats du RESAQ VitiBIO sur le biocontrôle et la pourriture grise – Millésime Bio 5 février 2015
  • Aveline N., 2015. Focus sur la protection bio en Gironde : l’enquête 2014 du RESAQ VITIBIO – Fiche 91 – Union Girondine des Vins de Bordeaux n°  Juin 2015.
  • Aveline N., 2015. Kaolinite calcinée contre la cicadelle verte : le RESAQ VITIBIO – Colloque inter instituts aquitains ELIIT – 03 décembre 2015, Inra Bordeaux Villenave d’Ornon.
  • Cottereau P., Cahurel J-Y, 2013. Stage “sessions oenologiques” IFV 68  – Comparaison d’itinéraires de vinification en rouge conventionnel/biologique – Evaluation de la qualité des vins bio par des méthodes globales
  • Aveline N. ,2014, Présentation du RESAQ VITIBIO (thématiques et intérêt du travail en réseau) Intervention aux Rencontres Viticoles d’Aquitaine (4 fev 2014 – Bordeaux)
  • Aveline N., 2014, Présentation des résultats du RESAQ VitiBIO dans une intervention sur le Biocontrôle et les méthodes alternatives au Salon Tech’N’Bio Val de Loire – 10 juillet 2014 (Amboise)
  • Aveline N., 2014, Présentation des premiers résultats du RESAQ VitiBIO sur le biocontrôle et la pourriture grise – Forum des Innovations VINITECH 2014 Bordeaux