Bio

Étude des innovations en viticulture biologique

Le respect du cahier des charges de la viticulture biologique peut se heurter à des points critiques, tels que la maîtrise du mildiou avec de faibles doses de cuivre, la consommation énergétique…

La recherche et l’étude de techniques innovantes mises en place par des viticulteurs bio peut amener des solutions à ces points critiques ou être source d’inspiration. Les programmes mis en place permettent de travailler sur la recherche, l’étude et le transfert des innovations.

Un projet national CASDAR vise à mettre en place une méthode pour détecter et analyser, en vue de leur transfert, les pratiques potentiellement innovantes réalisées par des viticulteurs. Le travail s’est orienté sur l’identification des points critiques de la viticulture AB, pour ensuite construire et éprouver une méthode pour repérer et  caractériser des solutions innovantes, techniques ou organisationnelles, qui permettent de répondre aux points critiques de la viticulture biologique dans différents contextes pédoclimatiques. Une fois les techniques innovantes repérées et caractérisées, une évaluation de leurs performances et de leurs domaines de faisabilité doit être faite pour mesurer leur potentielle transférabilité. Ce transfert peut se faire soit directement soit en adaptant la solution locale qui est assujettie à son contexte pour l’adapter à la filière viticole biologique et conventionnelle.

D’autres actions sont mises en place à l’échelle plus régionale : une étude de faisabilité technico-économique est en cours avec le robot de tonte Vitirover© ainsi qu’une étude sur l’implantation de couverts végétaux sur l’inter-rang sont menées au V’innopôle Sud Ouest.

Derniers résultats acquis

Dans le cadre du CASDAR VITINNOBIO, des points critiques ont été identifiés et priorisés

Dans le cadre du CASDAR VITINNOBIO, des points critiques ont été identifiés et priorisés (flavescence dorée, maladies du bois, gestion du mildiou et de l’oïdium, entretien des sols, pilotage de la fertilisation…).

Ces points critiques sont issus de réflexions et de consultations ayant eu lieu au cours de diverses commissions techniques régionales (Midi-Pyrénées et Aquitaine) ou nationales (commission viticole IFV/ITAB) ou dans le groupe de travail formé par le projet VITINNOBIO (Bourgogne).
La phase de recherche de solutions potentiellement innovantes a débuté par des rencontres de viticulteurs pour échanger sur leurs pratiques viticoles.
En 2015, 53 viticulteurs ayant des pratiques innovantes ou atypiques ont été rencontrés par les différents partenaires du projet répartis sur trois zones de production : Aquitaine, PACA et Bourgogne. Ces rencontres se sont déroulées chez les viticulteurs pendant au moins deux heures et les différents points critiques identifiés par les groupes de travail ont été abordés, l’objectif étant de balayer au plus large les pratiques mises en œuvre sur l’exploitation afin d’avoir une vision d’ensemble et de comprendre les démarches techniques et intellectuelles des viticulteurs volontaires.
A chaque rencontre, un document restituant les discussions et les points paraissant intéressants est rempli. Suite à ces rencontres et échanges, l’ensemble des restitutions a été étudié pour regrouper toutes les pratiques potentiellement innovantes détectées.
Devant le nombre de pratiques et mises en œuvre remontées, un travail de tri et de priorisation a été fait. Il en ressort une grande disparité de pratiques entre les régions. Par exemple la taille Guyot-Poussard est fréquemment rencontrée dans les secteurs Aquitaine et Bourgogne alors qu’elle est totalement absente de la région PACA. Le potentiel innovant d’une pratique est donc assez régionalisé.
Pour illustrer cette diversité de pratique, un livret regroupant les pratiques observées a été réalisé afin de partager les idées. Certaines pratiques paraissant avoir un potentiel de transférabilité et répondant à une impasse technique font l’objet d’une analyse plus approfondie.

La méthode d’analyse est basée sur 2 axes principaux : les critères de satisfaction du viticulteur et des critères génériques issus du CASDAR RéfAB.
L’objectif de ce travail d’analyse est de fournir au futur lecteur les informations nécessaires pour envisager sa mise en œuvre sur son propre domaine.  Pour cela une description détaillée de la pratique est rédigée comprenant la méthode, les points de vigilance à retenir et les pistes d’amélioration envisagées par le viticulteur à l’origine de la pratique, s’il y en a.
L’idée est également de fournir des indicateurs clé tels que le temps de travail nécessaire à la mise en œuvre, le niveau de risque pris (estimation du viticulteur), l’investissement financier, les retombées pouvant être attendues…
Toutes ces données issues de l’appréciation du viticulteur sont confrontées à la bibliographie technique  et scientifique existante (quand il y en a) afin de compléter les dires viticulteurs.

Désherbage mécanique

En parallèle de ce travail de recherche d’innovations, des essais préliminaires d’évaluation ont été réalisés dans le cadre de démarches régionales telles que l’étude de matériels adaptés au désherbage mécanique ou l’enherbement maîtrisé en Midi-Pyrénées avec le robot Vitirover ©.

Au cours la saison 2016, l’utilisation du robot de tonte Vitirover© en conditions réelles a permis d’identifier les améliorations nécessaires. De conception légère pour répondre à une problématique d’autonomie, il s’est avéré durant la campagne 2016 trop fragile pour être laissé seul dans les parcelles. Des travaux sur la robustesse, mais aussi sur la puissance développée par le robot devraient permettre d’aboutir à une nouvelle version plus adaptée aux contraintes du travail dans les vignes. L’objectif de ces évolutions est que le robot ait une meilleure capacité de coupe pour améliorer le débit de chantier et passer moins de temps en manœuvre sur des zones trop herbeuses. En attendant ces évolutions, des travaux seront mis en place pour identifier la hauteur et la fréquence de tonte optimale avec un robot. En effet, l’hypothèse qui justifie de s’intéresser à l’entretien d’un couvert total avec un robot est qu’une fréquence de tonte supérieure à celle d’un tracteur permettrait de limiter la concurrence hydro-azotée. A valider à partir de 2017.

Par ailleurs, en 2016, nous avons testé la première version du robot Ted de la société Naïo Technologies, pour le désherbage mécanique du cavaillon. Si la performance n’a pu être évaluée qu’en fin de saison sur des rangs déjà travaillés, le résultat est très encourageant, tant sur le type de travail réalisé que sur la douceur de l’opération avec le robot vis-à-vis des pieds de vigne.

L’implantation d’un couvert végétal sur les inter-rangs de vigne est une pratique agro-écologique susceptible de rendre de nombreux services écosystémiques comme la réduction du transfert des polluants vers l’environnement et l’amélioration de la fertilité des sols mais également la réduction d’utilisation des herbicides dans les situations conventionnelles. Cependant une concurrence hydro-minérale forte vis-à-vis de la vigne peut s’exercer, particulièrement pour l’azote dans les conditions pédoclimatiques du sud-ouest. Cette concurrence peut se traduire par des niveaux bas d’azote assimilable dans les moûts, pouvant nuire à la qualité organoleptique du vin, voire par une pénalisation de la vigueur et des rendements ne permettant pas d’atteindre les objectifs de production visés.

Engrais verts

Des modalités d’enherbements innovantes avec utilisation d’engrais verts ont été mises en place afin de mieux caractériser le pilotage de cette technique en viticulture et son incidence sur la vigne. Deux dates de semis (précoce : fin sept. / tardive : fin oct.), deux dates de destruction (précoce : mi-avril / tardive : fin avril) ainsi que deux mélanges d’engrais verts (féverole-orge / triticale-vesce-trèfle incarnat GSH) ont été testés en 2015-16.

Les quantités d’azote piégées et donc les restitutions potentielles sont plus importantes avec les dates de destruction tardive en lien avec l’augmentation de biomasse des couverts. Le couvert GSH donne des restitutions potentielles en azote les plus importantes en lien avec la forte proportion de légumineuses à la destruction (88-100% selon les modalités). A floraison, la combinaison semis tardif et date de destruction  précoce est la plus favorable à un bon statut azoté des plantes. Au stade fermeture de grappe, à l’inverse des résultats obtenus à floraison, ce sont les modalités avec une date de semis précoce qui ont les meilleurs statuts azotés. A la véraison, les plantes de la modalité GSH ont un meilleur statut azoté. On observe également un effet date de destruction sur le couvert GSH avec un meilleur statut azoté sur la date de destruction précoce. La contrainte hydrique tend à être plus importante lorsque la date de semis et la date de destruction sont plus tardives.
Les teneurs en azote ammoniacal et assimilable des baies sont significativement supérieures sur les modalités ayant reçu le couvert GSH (+10%). Pour les deux types de couvert, les teneurs en azote assimilable tendent à être supérieures en moyenne dans le cas d’un semis tardif et d’une destruction précoce.

Les paramètres de pilotage de ce type de couvert les plus favorables semblent être une date de semis précoce couplée à une date de destruction précoce avec un avantage pour le couvert triticale-vesce-trèfle incarnat en lien avec une meilleure biomasse aérienne et une part plus importante en légumineuses. Ces résultats seront confirmés par une année supplémentaire d’expérimentation.

L’équipe projet

Les partenaires

ITAB, Chambres d’agricultures régionales de PACA et de la Bourgogne et chambre d’agriculture de la Gironde, INRA Montpellier INNOVATION, INRA Montpellier SYSTEM, ITAB, SEDARB, INRA Colmar UEVV, INRA Versailles-Grignon SAD, Agrobio Périgord, 33 – EPLEFPA de Bordeaux Blanquefort, 71 – EPLEFPA de Mâcon Davayé, 84 – EPLEFPA d’Avignon – Isles-sur-Sorgue,
Bordeaux Science Agro (Ex-ENITAB), Vitirover SA, Naïo.

Bonnes pratiques innovantes

VITINNOBIO a pour ambition de mettre en place une méthode pour détecter et évaluer les pratiques innovantes mises en œuvre chez les viticulteurs biologiques avec en point de mire la diffusion de ces pratiques pouvant intéresser d’autres viticulteurs et visant à aider au développement de l’agriculture biologique.
Ce document présente 15 bonnes idées pour se lancer.  Lire le document

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Recueil de pratiques observées en viticulture biologique : des pistes pour innover ?

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Focus

Engrais verts hivernaux en viticulture biologique.

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Fiche pratique

Simulateurs des défenses naturelles de la vigne.

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Publications

Communications scientifiques

Communications techniques et vulgarisation

  • Vinsonneau E, Colosio M.C, Cottereau P. 2017. Fermentation indigènes et pied de cuve: Résultats du projet Casdar “Levain Bio”. Revue des Oenologues.
  • Chrétien P. 2017. Le calendrier lunaire a-t-il aussi sa place au chai ? Le Vigneron du Val de Loire.
  • Chrétien P. 2017. Bâtonnage biodynamique sur vins blancs secs de chenin.
  • Coarer M, Cartier C, Colosio M.C. 2017. Free SO2 organic spontaneous fermentation : prevalence and management of H2S producing yeasts. Poster, colloque Spoilers in food 2017 de Quimper
  • Colosio MC. 2016. CASDAR Levain Bio. Derniers résultats 2015 et possibilité de modulation d’utilisation des pieds de cuve, Présentation conférence VINITECH 2016.
  • Cottereau P, Charrier F. 2016. Réduire les sulfites : quelles modifications dans les vins ?, 32ième journée de l’association des œnologues de Montpellier, Montpellier.
  • Cayla L., Anneraud C., Béguin J., Cottereau P., Meistermann E. 2016. Collage des moûts et des vins – synthèse nationale des essais IFV, Session de formation Colmar, IFV Colmar, Colmar.
  • Vinsonneau E., 2016. Fermentation indigène et pied de cuve. Journée technique Bio par SVBA  – Lycée Agricole de Blanquefort – Février 2016
  • Cayla L., 2016. Blancs et rosés : itinéraires techniques pour un produit idéal avant mise en BIB – Millésime BIO – Janvier 2016
  • Chrétien P., 2016. Vin bio à sucres résiduels : alternative à l’utilisation du sorbate de potassium – Millésime BIO – Janvier 2016
  • Béguin J., 2016. « Alternative aux colles protéiques sur vins biologiques de Sauvignon » à La Recherche vous parle – Séminaire technique – Saumur – 29 janvier 2016
  • Cottereau P., 2016. La compensation en azote assimilable des moûts carencés. Journée technique Bio par SVBA  – Lycée Agricole de Blanquefort – Février 2016
  • Abbiate B, Cayla L., 2016. Collage des moûts gestion de l’oxydation et alternatives à la PVPP. Journée technique Bio par SVBA  – Lycée Agricole de Blanquefort – Février 2016
  • Chrétien P., 2016. Le « Batônnage biodynamique » dans Réussir vigne » Mai 2016
  • Béguin J., 2016. « Comment limiter ses intrants en vinification biologique ? » dans la Revue Française d’œnologie – jan/fév 2016
  • Cottereau P. 2015. Comparaison des ajouts azotés organiques et minéraux. Millésime Bio, Montpellier Janvier 2015.
    Pic L, 2015. Brunissement des moûts et des vins Millésime Bio, Montpellier Janvier 2015.
  • Cayla L, 2015. Utilisation des enzymes pectolytiques. Application aux opérations préfermentaires Millésime Bio, Montpellier Janvier 2015.
  • Vinsonneau. E, 2015. «Utilisation de la flore indigène et ensemencement par pied de cuve : une pratique à maitriser » – Fiche Union Girondine n° 93 Aout 2015
  • Vinsonneau. E, 2015. Lettre Vinopôle n°25 – «Utilisation de la flore indigéne et levurage par pied de cuve» Septembre 2015
  • Pladeau V, Pic L, Cottereau P, Seguin A, 2015. Choix d’alternatives à la caséine, non allergènes et conformes au bio – Déc 2015 – Dossier technique SUDVINBIO
  • Pladeau V, Pic L, Cottereau P, Richard N., 2015. La nutrition azotée des levures en vinification biologique – Déc 2015 – Dossier technique SUDVINBIO
  • Colosio M.C et Al, 2015. Levures indigènes : techniques de production d’un pied de cuve à la cave. Juin 2015. Vignerons des Côtes du Rhône.
  • Colosio M.C., 2015. Améliorer la qualité des vins biologiques obtenus par l’utilisation de la flore levurienne indigène. Casdar Levainsbio. Conférence SITEVI « Vinification Bio : Gestion des populations levuriennes indigènes » Nov 2015.
  • Cottereau P., 2015. Vinification biologique et chartes bio : vers une réduction des intrants en œnologie. SIVAL, Angers, Janvier 2015
  • Charrier F., 2015. Réduire les sulfites dans les vins signifie-t-il utiliser moins d’intrants œnologiques ? SIVAL, Angers, Janvier 2015
  • Colosio MC., 2015. Pieds de cuve : Sécuriser ses fermentations en Levures Indigènes. SIVAL, Angers, Janvier 2015
  • Chrétien P., 2015. Alternatives à l’utilisation du sorbate de potassium pour la stabilisation et la conservation en BIB des vins BIO moelleux. SIVAL, Angers, Janvier 2015
  • Béguin J., 2015. Collage des môuts blancs et rosés : alternatives à la caséine et à la PVPP.  SIVAL, Angers, Janvier 2015
  • Béguin J. 2015. « Comment limiter ses intrants en vinification biologique ? » dans  La Viticulture en Val de Loire – Avril/mai 2015
  • Cayla L., 2015. Raisonner les intrants œnologiques pour produire des rosés de Provence répondant aux attentes des marchés. Rosé.com n°21 nov 2015
  • Cayla L. 2015. Les protéines végétales pour le collage des moûts et vin – article dans « Coût des fournitures 2015 »
  • Vinsonneau E., 2014. Les clés pour réaliser un bon pied de cuve. Article IFV-Réussir vigne – Juillet 2014
  • Cottereau P. 2014. Vinification en « bio » – les pratiques autorisées. Les vignerons des Côtes du Rhône et du Sud-Est N° 839 Septembre 2014
  • Chrétien P. 2014. Le « Batônnage biodynamique » dans Le Vigneron du Val de Loire » – Janvier 2014
  • Béguin J., 2014. Comment limiter ses intrants en vinification biologique ? – Journée Tech & Bio – Juillet 2014
  • Cayla L., 2014. Collage des moûts rosés. Alternatives à la caséine et à la PVPP – juin 2014 Rosé.com n° 20
  • Balue M., Chauffour E, Cayla L., 2014. Elaborer un vin Rosé bio, selon la règlementation européenne. point réglementaire et résultats d’essai – 2014
  • Colosio MC, 2014. « Fermentation à l’aide de Pied de Cuve de levures indigènes »  – Journée technique des Œnologues « La Microbiologie du vin » 6 novembre 2014 – Taissy (51)
  • Vinsonneau. E, 2014. « Maitrise de fermentations par flores indigènes – Conférence Vinitech Décembre 2014
  • Vinsonneau. E, 2014. «Levurage par pied de cuve » – Journée technique ISVV Avril 2014
  • Vinsonneau. E, 2013. «Utiliser les levures indigénes pour améliorer la qualité» – Avenir Aquitain Mars 2013.
  • Vinsonneau. E, 2013. «Améliorer la qualité par l’utilisation de levures et bactéries» – Union Girondine Juillet 2013
  • Pladeau V,  Pic L, Cottereau P, 2013. Réussir les points clés de la vinification Bio. Plaquette SUDVINBIO
  • Cottereau P., 2012. Nouvelle règlementation BIO: les différences. Journée technique de l’ITAB – Avignon
  • Pladeau V et al, 2012. Réglementation européenne de la vinification BIO : Maîtrise des risques et pratiques alternatives. Lettre d’infos Vin bio – SUDVINBIO n° 13 juin 2012
  • Cottereau P., 2011. Choix de pratiques œnologiques : conséquences sur la concentration finale en  SO2. Présentation à Millésime BIO janvier 2011.
  • Cottereau P., 2010. Choix des pratiques œnologiques : conséquences sur la teneur en SO2. Présentation aux Journées Viticulture Biologique, décembre 2010 à Angers
  • Salmon JM., Cottereau P., Jonis M., 2009. Programme européen ORWINE. Des pistes pour la réduction de l’utilisation des sulfites en vinification. Revue des Œnologues , Juillet 2009, N° 132
  • Ouvrage collectif, 2008. Maîtrise des fermentations spontanées et dirigées. Les cahiers Itinéraires, IFV N°18
  • Cottereau P., 2008. Réduction de la teneur en sulfites des vins. Présentation aux Journées Viticulture Biologique, novembre 2008 à Die
  • Ouvrage collectif, 2000. La maîtrise du sulfitage des moûts et des vins. Les cahiers itinéraires N°3