Les conservatoires régionaux de cépages, réservoirs de biodiversité

Plus de 180 conservatoires sont actuellement implantés dans toutes les régions viticoles françaises, représentant 136 variétés inscrites au Catalogue national, pour un total de plus de 20 000 individus différents conservés à l’échelle du territoire national et constituant une biodiversité exceptionnelle.

Les conservatoires régionaux constituent des parcelles viticoles dans lesquelles est maintenue la diversité inter et intra variétale des ressources génétiques de la vigne. Leur principal objectif est bien de préserver ce patrimoine génétique. Leur utilisation pour la sélection clonale ne constitue qu’un objectif « secondaire », lié aux possibilités qu’ils offrent d’observer la diversité apparente sur des individus sains, de même âge et cultivés dans des conditions similaires. Le Réseau Français des Conservatoires de Vigne (RFCV) regroupe 36 partenaires régionaux impliqués dans la sauvegarde du patrimoine des cépages. Plus de 180 conservatoires sont actuellement implantés dans toutes les régions viticoles françaises, représentant 136 variétés inscrites au Catalogue national, pour un total de plus de 20 000 individus différents conservés à l’échelle du territoire national. Ces conservatoires sont mis en place, maintenus, étudiés et enrichis par les partenaires du réseau constitués de Chambres d’Agriculture, d’interprofessions, d’associations de viticulteurs en partenariat avec l’IFV et l’INRA. Chaque partenaire est chargé de la conservation d’un ou plusieurs cépages selon sa région d’origine. Ces implantations, issues d’une démarche collective, constituent des ressources essentielles pour la diversité de la vigne et jouent un rôle crucial dans le maintien et la valorisation du patrimoine viticole. Grâce à ce travail important et pérenne, la sauvegarde des variétés les plus connues mais aussi les plus rares est assurée sur le territoire.

A titre d’exemples, s’il existe aujourd’hui 47 clones agréés de Pinot noir N inscrits au Catalogue national, il faut savoir que les conservatoires de Pinot noir N, mis en place par les partenaires régionaux en Alsace, en Bourgogne (Côte d’Or et Saône-et-Loire) et en Champagne, entre 1971 et nos jours, rassemblent près de 800 individus différents de Pinot noir N représentant une biodiversité exceptionnelle à la disposition des vignerons. Autre exemple plus local, 9 clones de Fer N, cépage du Sud-Ouest, sont inscrits au Catalogue national et 120 individus différents sont implantés dans 2 conservatoires dans le Tarn et en Aveyron.

Initiée dans les années 1950, cette démarche de conservatoires régionaux s’est accélérée au milieu des années 1990, grâce à la mobilisation des acteurs qui en ont compris l’enjeu majeur et aux retombées que génère l’exploitation de la marque ENTAV-INRA, notamment à l’étranger, apportant une source complémentaire de financement pour ces travaux.

 

 

Recherches sur les cépages autochtones minoritaires

Depuis une dizaine d’années, les efforts des sélectionneurs ont redoublé pour la réhabilitation des cépages locaux anciens. Initiées par l’IFV avec les partenaires de la Sélection Vigne et appuyées par des viticulteurs ou des groupements de viticulteurs « pionniers », ces actions permettent d’élargir la gamme de cépages et d’augmenter la diversité au service de la viticulture de variétés à forte identité territoriale et patrimoniale. C’est le cas, par exemple, pour le Romorantin B en Val de Loire, le Bouysselet B à Fronton, le Corbeau N ou le Mècle N dans les vignobles alpins, et diverses variétés dans quasiment tous les vignobles français. Sans les efforts acharnés et besogneux de ces passionnés, le Tardif, le Pleau, la Petite-Sainte Marie, le Trousseau gris et tant d’autres cépages abandonnés auraient disparu irrémédiablement des vignobles français.

L’équipe projet

Les partenaires

INRA Vassal et les 36 partenaires de la sélection vigne