Les nouvelles techniques d’imagerie non-destructives s’invitent au chevet de la vigne afin de mieux comprendre l’impact des champignons impliqués dans les phénomènes de dépérissement du bois.
Le projet Vitimage vise à évaluer le potentiel des outils d’imagerie pour étudier et détecter les maladies du bois. « Plus précisément, il s’agit d’utiliser les outils d’imagerie non-destructifs, connus notamment pour leurs applications médicales, afin de suivre le développement et l’impact des champignons dans le bois, et tenter de les détecter sans attendre l’éventuelle expression de symptômes foliaires, » raconte Cédric Moisy de l’IFV, porteur du projet Vitimage. Il s’agit de compléter les connaissances sur les maladies du bois de la vigne et d’évaluer plus précisément l’impact des champignons pathogènes sur les tissus du bois. Mais, en évoquant ce projet exploratoire qui a démarré début 2018 et qui durera 3 ans, Cédric Moisy explique « qu’il s’agit dans un premier temps d’évaluer et d’estimer la pertinence des outils d’imagerie, afin de savoir si on peut les utiliser pour détecter et suivre les maladies du bois. »
Caractériser les symptômes et l’impact de chaque champignon
« Nous mettons en œuvre deux approches complémentaires. D’une part nous travaillons sur des boutures inoculées en conditions contrôlées avec des pathogènes connus, que nous étudions en micro imagerie sur une région comprise entre 2 et 4 cm autour du point d’inoculation. Les objectifs de cette première approche sont de tester les outils, de décrire et comparer la propagation des différents champignons testés et d’identifier de nouveaux marqueurs de la maladie.
D’autre part, des études sont menées avec le CIVC (Comité Interprofessionnel du Vin de Champagne) sur des ceps présentant des profils d’expression de la maladie différents, et prélevés dans une parcelle d’étude du vignoble champenois. « Les prélèvements de ceps ont été effectués en début d’année par Julie Perry (CIVC) sur trois types d’individus : « asymptomatiques » (c’est-à-dire n’ayant jamais exprimé de symptômes), « symptomatiques » (qui en ont exprimés l’année du prélèvement), et enfin « résilients » (qui ont exprimés des symptômes les années précédentes, mais pas l’année du prélèvement, » remarque Cédric Moisy. Les ceps sont ensuite emmenés au Centre de Radiologie et de Physiothérapie (CRP) de la Clinique du Parc à Castelnau-Le-Lez, dans l’agglomération de Montpellier, pour être radiographiés par le docteur Samuel Mérigeaud avec un appareil d’IRM ou un scanner à rayons X, normalement utilisés pour l’humain. Les séances sont généralement réalisées en nocturne afin de ne pas perturber le fonctionnement du service. D’autres tests techniques sont envisagés dans le projet. « Nous n’avons pas encore testé la spectrométrie. Quant à l’imagerie par ultrasons ou échographie, elle n’est pas très adaptée pour ce type d’examen, » ajoute Cédric Moisy. « Nous sommes en phase d’étalonnage de ces outils d’imagerie. »

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